Une majorité d’aliments disponibles en supermarché en France sont dits « ultra-transformés » (80% selon le CNRS). Ces produits se définissent par une préparation industrielle et l’ajout d’au moins un ingrédient de nature synthétique. Leur consommation est suspectée d’accroitre l’émergence de maladies chroniques (diabète, obésité, problèmes cardiovasculaires) par corrélation selon plusieurs études épidémiologiques.
Une étude menée en 2025 lie une alimentation à base d’aliments ultra-transformés et le gain de masse grasse, des perturbations hormonales, des impacts sur la fertilité masculine, sur l’humeur, ainsi qu’une augmentation d’un indicateur de risque cardiovasculaire.
Cet article vous permet de comprendre le détail de cette étude et ses implications.
Contexte et objectif de l’étude
Une équipe de recherche de l’Université de Copenhague (NNF Center for Basic Metabolic Research) et de l’Université Côte d’Azur (Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire) a mené une étude contrôlée visant à isoler l’impact spécifique des aliments ultra-transformés sur la santé, indépendamment de l’apport calorique.
Lien source vers l’étude publiée dans la revue Cell Metabolism : Effect of ultra-processed food consumption on male reproductive and metabolic health, Cell Metabolism, 2025.
Méthodologie
- 43 hommes en bonne santé (âgés de 20 à 35 ans) ont participé à un essai comparatif aléatoire : chaque participant a suivi deux régimes de trois semaines chacun — l’un composé d’aliments ultra-transformés, l’autre d’aliments non transformés — séparés par une période de retour à la normale de trois mois.
- Les deux régimes étaient équivalents en calories et en macronutriments. Une partie des participants a reçu un surplus calorique de 500 kcal par jour.
Les principaux résultats concernant la consommation d’aliments ultra-transformés
Les résultats qui suivent sont observés dans les deux groupes, sans variation notable suite à un apport calorique supplémentaire.
- Gain de masse grasse : Les participants ont pris environ 1 kg de masse grasse supplémentaire lorsqu’ils suivaient le régime ultra-transformé, même sans surplus calorique.
- Augmentation d’un indicateur de risque cardiovasculaire : le ratio des cholestérols LDL/HDL s’est avéré plus élevé avec une alimentation en aliments ultra-transformés.
- Perturbations hormonales : Le régime ultra-transformé a entraîné une augmentation du taux de cxMINP dans le sang et le liquide séminale. Le cxMINP est un phthalate, un plastifiant issu des emballages plastiques, connu pour agir comme perturbateur endocrinien.
- Impact sur la fertilité masculine : une baisse notable de la testostérone et de l’hormone folliculo-stimulante (FSH), essentielles à la production de spermatozoïdes a été relevée chez les participants ayant consommés les aliments ultra-transformés. Ces participants avaient également une quantité plus faible de spermatozoïdes, avec une mobilité réduite, à l’issue de l’étude.
- Impact sur l’humeur : les membres du groupe au régime à base d’aliments ultra-transformés présentaient un taux de lithium dans le sang inférieur. Le lithium naturellement présent dans le sang joue un rôle de régulateur de l’humeur chez l’Homme.
Des implications au-delà des calories
Ces résultats relèvent que les effets néfastes des aliments ultra-transformés ne sont pas uniquement liés à un excédent calorique. Leur nature, les substances qui les composent ainsi que leurs emballages jouent un rôle important qu’il s’agit d’observer consciencieusement.
Les perturbations métaboliques et hormonales mentionnées peuvent entraîner des répercussions durables sur la santé. Aussi, ces résultats encouragent une alimentation exempte de produits ultra-transformés. Les produits bruts ou issus de transformations douces.

Les exigences de Demeter pour une alimentation saine
Nous avons tous besoin de nous alimenter au quotidien. Nous souhaitons aussi le faire en pleine conscience, pour avoir les moyens de choisir une alimentation saine et respectueuse du vivant.
Les étiquettes et communication affichées sur les produits peuvent être source de confusion tant il est difficile de connaître les procédés et additifs alimentaires acceptables ou non.
C’est pourquoi notre labellisation offre des repères et des garanties robustes pour s’orienter dans cet univers complexe. Vous découvrirez dans la suite de cet article comment nous garantissons le caractère sain et nutritif des produits Demeter.

Une transformation encadrée pour les produits Demeter
L’objectif du cahier des charges Demeter pour l’élaboration des produits transformés est de conserver la grande vitalité des matières premières Demeter, C’est pourquoi nous refusons les procédés de transformation qui déstructurent les aliments.
Ainsi, l’usage de fortes températures ou de pressions élevées, la cuisson à haute fréquence (four infra-rouge), certains procédés d’extrusion… sont proscrits pour la confection de produits Demeter.
Les règles établies de nos cahiers des charges sont spécifiques à chaque filière de transformation. Cela permet une précision fine des exigences de réalisation des produits Demeter. Nos cahiers des charges font l’objet d’un suivi continu, en tenant compte des avancées de la recherche scientifique et en concertation avec les entreprises de transformation adhérentes au label.
Quelques exemples parlant des procédés interdits pour l’élaboration de produits Demeter :
- L’élaboration de jus de fruits à base de concentrés
- Les moules en silicone, téflon et aluminium pour le pain
- Le soufflage et l’extrusion modifiante des céréales
- La stérilisation des plantes aromatiques et épices aux rayons ionisants ou bromure de méthyle
- Le traitement de surfaces des fromages avec du sorbate de potassium
Pour développer un choix particulier dans la production de céréales pour le petit déjeuner : l’extrusion modifiante et le soufflage sont des procédés qui réduisent considérablement la teneur en nutriments des céréales selon cette étude.

Très peu d’additifs autorisés pour des produits authentiques et sains
Produire des matières premières de qualité rend l’ajout d’additif inutile pour conserver le produit ou en changer l’aspect. C’est pourquoi nous refusons de nombreux additifs alimentaires dans nos cahiers des charges.
Plus de 300 additifs alimentaires sont autorisés en Union Européenne. Pourtant, vous ne trouverez quasiment jamais de ces additifs en « E » dans nos produits alimentaires labellisés. Nous autorisons l’ajout de seulement 34 d’entre eux qui ne représentent pas de risque pour la santé (source: Que Choisir).
Ces ajouts sont possibles seulement pour certains produits Demeter. En effet, nos cahiers des charges portent des exigences spécifiques à chaque filière de transformation.
En plus des nombreux additifs déjà interdits par la règlementation bio européenne, nous interdisons par exemple les sels nitrités (E250 et E252), l’acide ascorbique (E300), l’ascorbate de sodium (E301) ou le lactate de sodium (E325) dans les produits alimentaires.

Des emballages respectueux du produit
Pour offrir une grande qualité alimentaire, le choix de l’emballage a aussi son importance. Afin de garantir une juste conservation des aliments et un impact limité des emballages, les matériaux suivants ne sont pas autorisés pour les produits Demeter :
- Les emballages contenant des nanomatériaux ;
- Les emballages fabriqués à partir de matériaux ou de substances contenant ou étant dérivés d’organismes ou d’enzymes génétiquement modifiés, ou qui ont été fabriqués à partir de ces mêmes organismes. Cela s’applique surtout aux bioplastiques produits à partir de matières premières renouvelables, génétiquement modifiées ;
- Les emballages élaborés avec du chlorure de polyvinyle (PVC), et l’emballage chloré de manière générale ;
- Les emballages contenant des agents anti-moisissures ;
- Les revêtements, colorants et encres contenant des phtalates lorsqu’ils sont en contact direct avec les denrées alimentaires.
Ces exigences permettent de préserver les qualités premières des aliments.

Chez Demeter, nous défendons une approche holistique de la qualité alimentaire. Faire le choix de notre label, c’est privilégier des aliments qui respectent l’un des cahiers des charges les plus exigeants au monde pour vous et la planète. C’est aussi soutenir toute une filière qui s’engage à vous proposer des aliments sains, de l’agriculteur au distributeur.